Les propos tenus par Georges Frêche le 22 décembre 2009 en conseil d’agglomération de Montpellier ont fait polémique. Il ne s’agit pas de justifier ou fustiger la dite polémique mais d’en éclairer le fonctionnement par l’analyse des paroles prononcées.
Quand Georges Frêche énonce l’argument suivant : « Ce mec me pose un problème, il a une tronche pas catholique », il fait de la qualité morale de la personne la raison de son doute. Ici, l’usage de la parataxe, i.e l’absence de lien logique explicite entre deux propositions, implique un rapport de cause : « Ce mec me pose un problème [parce qu’] il a une tronche pas catholique ».
L’expression utilisée « une tronche pas catholique », à laquelle s'ajoute le mot « mec », confère au discours un ton, si ce n'est péjoratif, au moins familier.
Cette même expression est figurée, ce que rappelle le TLF : « [par référence à la réputation de fermeté de la doctrine catholique] Conforme à la norme doctrinale, en particulier morale.» Le Petit Robert donne aussi comme définition : « sujet à caution ». Voilà la lecture explicite qui peut être faite de ce passage. Il y a dans ce jugement de Georges Frêche une attaque personnelle à l’encontre de Laurent Fabius mettant en doute sa qualité morale à mener une campagne électorale ou être élu.
On peut alors se demander comment fonctionne l’interprétation menant à la suspicion d’antisémitisme. L’article de "L’Express" du 28 janvier 2010 développe un sous-entendu, i.e un élément non exprimé dans le discours mais qui est laissé à entendre, en précisant que Laurent Fabius est « issu d’une famille juive ». Cette information est amenée par une nouvelle interprétation de l’expression « une tronche pas catholique » et qui s’ajoute à la première, conférant ainsi à la judaïté un caractère péjoratif : une tronche [sous-entendue] juive et [explicitement] sujette à caution.
De par son origine, l’expression « qqch ou qqn de pas catholique » peut en elle-même, mais en fonction du contexte, voir son interprétation sortir de son usage courant. On pourrait presque se risquer à penser que cette expression n’est pas très catholique.
« Huchon, ça c’est [du ou un] solide. Moi je serais à Paris, je voterai Huchon. Si j’étais en Haute-Normandie, je sais pas si je voterais Fabius, je m’interrogerais. Ce mec me pose un problème, il a une tronche pas catholique. Mais ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui, mais j’y réfléchirais à deux fois. »
(paroles retranscrites à partir de l’enregistrement diffusé sur "Montpellier Journal")
Quand Georges Frêche énonce l’argument suivant : « Ce mec me pose un problème, il a une tronche pas catholique », il fait de la qualité morale de la personne la raison de son doute. Ici, l’usage de la parataxe, i.e l’absence de lien logique explicite entre deux propositions, implique un rapport de cause : « Ce mec me pose un problème [parce qu’] il a une tronche pas catholique ».
L’expression utilisée « une tronche pas catholique », à laquelle s'ajoute le mot « mec », confère au discours un ton, si ce n'est péjoratif, au moins familier.
Cette même expression est figurée, ce que rappelle le TLF : « [par référence à la réputation de fermeté de la doctrine catholique] Conforme à la norme doctrinale, en particulier morale.» Le Petit Robert donne aussi comme définition : « sujet à caution ». Voilà la lecture explicite qui peut être faite de ce passage. Il y a dans ce jugement de Georges Frêche une attaque personnelle à l’encontre de Laurent Fabius mettant en doute sa qualité morale à mener une campagne électorale ou être élu.
On peut alors se demander comment fonctionne l’interprétation menant à la suspicion d’antisémitisme. L’article de "L’Express" du 28 janvier 2010 développe un sous-entendu, i.e un élément non exprimé dans le discours mais qui est laissé à entendre, en précisant que Laurent Fabius est « issu d’une famille juive ». Cette information est amenée par une nouvelle interprétation de l’expression « une tronche pas catholique » et qui s’ajoute à la première, conférant ainsi à la judaïté un caractère péjoratif : une tronche [sous-entendue] juive et [explicitement] sujette à caution.
De par son origine, l’expression « qqch ou qqn de pas catholique » peut en elle-même, mais en fonction du contexte, voir son interprétation sortir de son usage courant. On pourrait presque se risquer à penser que cette expression n’est pas très catholique.