
J'évoquais il y a peu le courrier que B.Hortefeux adressait à E.Besson en notant l'effet de "scène" ainsi produit puisque nous nous retrouvions témoins de cette correspondance, Le Figaro ayant choisi de publier des extraits du courrier tels quels plutôt que de traiter l'information autrement. Je me retenais alors de parler de véritable mise en scène : l'information leur était parvenue ainsi, Le Figaro choisissait de la livrer à ses lecteurs tel quelle, et je supposais, en forçant ma légendaire candeur, un opportunisme dû à l'interception malencontreuse d'une lettre qui n'était pas destinée à être rendue publique. Eh bien, ce matin, je ne suppose plus, je ne me retiens plus : c'est une mise en scène en bonne et due forme.
En effet, hier, mardi 04 mai, voilà que LeFigaro.fr nous livre la réponse d'E.Besson ; pas une déclaration publique, pas un communiqué de presse, non non une lettre adressée à ce "cher Brice" et datée du 27 avril 2010. Mieux encore, LeFigaro.fr publie le fac-similé de la dite lettre (en.pdf) avec ces annotations manuscrites "Cher Brice", "Amitiés", et ses "je", "vous", "vous avez bien voulu appeler mon attention sur...", et "...l'assurance de mes sentiments les meilleurs". Bref, une lettre. Comme il n'y a plus de doute sur la volonté de voir ce courrier rendu public, on peut donc constater la mise en place d'un cadre de double énonciation, un peu comme au théâtre :
En effet, hier, mardi 04 mai, voilà que LeFigaro.fr nous livre la réponse d'E.Besson ; pas une déclaration publique, pas un communiqué de presse, non non une lettre adressée à ce "cher Brice" et datée du 27 avril 2010. Mieux encore, LeFigaro.fr publie le fac-similé de la dite lettre (en.pdf) avec ces annotations manuscrites "Cher Brice", "Amitiés", et ses "je", "vous", "vous avez bien voulu appeler mon attention sur...", et "...l'assurance de mes sentiments les meilleurs". Bref, une lettre. Comme il n'y a plus de doute sur la volonté de voir ce courrier rendu public, on peut donc constater la mise en place d'un cadre de double énonciation, un peu comme au théâtre :
- Au théâtre, les personnages parlent entre eux, et c'est un jeu de la part des acteurs qui les incarnent, une mise en scène, car ce qu'ils disent est destiné aux spectateurs. Les paroles ont donc deux destinataires.
- Dans notre cas, un ministre écrit à un ministre, et c'est aussi une mise en scène, car ce qu'ils s'écrivent est destiné au public.
En l'occurrence l'information délivrée au public est peu pertinente dans la mesure où les éléments de ce courrier sont déjà connus, et cela depuis le 27 avril (cf un article du Figaro.fr). Je rappelle que la "lettre" qui nous occupe n'a été publiée que le 04 mai. On peut se demander à quelle fin, car, hors l'information, il ne reste plus que la mise en scène du travail inter-ministériel, c'est bien tout. "Ça occupe l'espace médiatique", diront les mauvaise langues ; quant à moi, j'avoue sécher sur l'interprétation à donner de cette communication somme toute particulière.
C'était l'acte I, scène 2, de la correspondance entre B.Hortefeux et E.Besson. On attend la suite.
Nb : Il me faudra revenir plus avant sur cette histoire de double énonciation qui parsème les paroles publiques. Elle peut être fabriquée de toute pièce (c'est le cas ici), d'usage (les interviews), ou lié à un contexte particulier (un chef d'État en visite dans un autre pays s'exprimant à l'attention, et des interlocuteurs locaux, et des citoyens français). J'y reviendrai donc, mais quand ?... je l'espère rapidement.
C'était l'acte I, scène 2, de la correspondance entre B.Hortefeux et E.Besson. On attend la suite.
Nb : Il me faudra revenir plus avant sur cette histoire de double énonciation qui parsème les paroles publiques. Elle peut être fabriquée de toute pièce (c'est le cas ici), d'usage (les interviews), ou lié à un contexte particulier (un chef d'État en visite dans un autre pays s'exprimant à l'attention, et des interlocuteurs locaux, et des citoyens français). J'y reviendrai donc, mais quand ?... je l'espère rapidement.