mercredi 17 novembre 2010

D'une brève de comptoir l'autre

Il semble aujourd'hui établi que je m'aventure bien au delà de la Grande littérature pour dénicher les faits de langue qui nourrissent ce blog. Ce soir, fidèle à la tradition, rendez-vous au bistrot :

Me fais pas chier avec le rêve américain ! Si ils rêvent, c'est qu'ils dorment !

Sce : Les 4 Saisons des Brèves de comptoir : Le printemps, Jean-Marie Gourio, ed. Pocket, 2009, p.29

Afin, je suppose, de fermer le clapet de son interlocuteur, l'illustre et anonyme auteur aura joué d'une syllepse de sens, i.e une figure qui consiste à employer un même mot dans deux sens différents. Dans notre exemple, le "rêve américain" désigne de prime abord un projet, un désir ; il se voit ramené à son sens premier par le biais de "c'est qu'ils dorment", dormir étant un présupposé du rêve au sens premier, et non de l'autre.


Tiens, sur la même page, je vois une brève qui me fait penser à Henri Bergson, philosophe français qui définit dans son essai intitulé Le rire la règle suivante : "On obtiendra un mot comique en insérant une idée absurde dans un moule de phrase consacré" (in Le rire, 1900). Illustration toute didactique :
"À l'huile"... en sept lettres.
- "Couille" !
- Tu crois que c'est "couille" ? À l'huile ?
- Non, mais "sardine" c'est pas rigolo...

Sce : ibid

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